Promenons nous dans les bois...
...tant que la covid n'y est pas !
Nous voilà bien empêtrés dans ces événements tristes et désolants qui nous pleuvent dessus comme des feuilles d'automne, la poésie en moins.
Pendant ce temps, dans le jardin botanique du bois de Vincennes, les feuilles s'amoncellent au pieds des arbres, les branches se dénudent.

Et derrière les branches entremêlées, l'herbe reverdit dans un nouveau souffle, ponctuée de tâches jaunes et violettes. Les primevères et les cyclamen refléchissent les derniers rayons de soleil. Au printemps naissait le premier confinement, avec l'automne, le second assombrit nos jours déjà raccourcis. Les arbres flamboient du jaune au rouge au pourpre, avant de troquer leur jolie veste pour un pull en lichen qui sera peut être recouvert, cet hiver, d'un élégant manteau blanc.

Là bas, un tapis douillet et lumineux vibre au milieu d'une couronne d'arbres roux. On s'y roulerait bien, pour en absorber toute l'énergie verte ...notre élan est stoppé net devant ses feuilles urticantes. Un champs d'orties à regarder avec les yeux, ou à dévorer dans la soupe !
Pause impressionniste. Pointillés de vert d'eau sur lesquels dorment de petites voiles échouées.
Un tableau à la chlorophylle et à l'eau, une nature morte bien vivante.

Se cacher derrière ses branches comme des dizaines de bras protecteurs, entendre le coeur battre l'oreille sur son tronc, observer les alentours à travers ses barreaux tordus parsemés de quelques feuilles...aujourd'hui, c'est derrière la fenêtre que nous sommes prisonniers pour nous protéger.

Voilà la frontière entre deux mondes, la ligne de démarcation de deux terrains de jeux où les verts tendres et les verts profonds s'affrontent. L'ombre du pin, ses aiguilles et ses racines en est l'arbitre impitoyable.
Privé de match pour un moment, on ne pourra encourager ni les verts, ni les autres verts...mais ils profiteront sûrement de ces matchs sans public pour faire durer le plaisir.
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